Les domaines transversaux

Dernière modification: 31 mai 2022

La mise à jour de la CDN est enrichie par la prise en compte de trois domaines qui n’avaient pas été suffisamment pris en compte dans la 1er CDN à savoir : le genre, l’aménagement du territoire et la réduction des risques de catastrophes liés aux changements climatiques (RRC).

La prise en compte des égalités femmes-hommes a connu une véritable impulsion depuis 2015, que ce soit dans les politiques, les stratégies, et plans de développement nationaux au sein de plusieurs départements ministériels, comme dans l’agriculture, le tourisme ou l’aménagement du territoire. La ventilation des données sexo-spécifiques devient également une orientation bien établie dans la quasi-totalité des secteurs pour mettre sur un pied d’égalité les questions liées au genre et les aspects environnementaux, économiques et sociaux.

Dans cette situation délicate qui oscille entre des conditions économiques exaspérés par les impacts de la pandémie du Covid-19 qui a frappé gravement l’économie du pays et les catégories vulnérables dont particulièrement les femmes, et la volonté de maintenir les avancées juridico institutionnelles pour le renforcement économique et social durable, la Tunisie maintient son statut de pays d’avant-garde dans le monde arabe en matière de droits de la femme et son émancipation.  Ce statut implique que soit confié aux femmes un rôle très important dans la lutte contre les changements climatiques.  

La prise en compte de la dimension du genre dans la CDN actualisée reflète l’engagement d’utiliser toutes les compétences disponibles et tous les atouts humains, et valide la volonté de la Tunisie de contribuer à la réalisation des Objectifs de Développement Durable (ODD) d’ici 2030, dont presque tous comportent une dimension liée au genre.

Les conséquences dramatiques des inondations de la région de Nabeul en septembre 2018 provoquées par une approche de l’aménagement du territoire qui n’intègre pas assez les effets des changements climatiques a sensiblement relevé l’importance de la prise en compte du climat dans l’aménagement du territoire en Tunisie. Même si les territoires tunisiens n’ont pas tous les mêmes capacités d’adaptation face aux changements climatiques, avec l’accroissement de vulnérabilités diverses, de l’intensité et de la fréquence des aléas extrêmes, ces disparités seront susceptibles d’augmenter fortement lors de la prochaine décennie.

Les études de vulnérabilité démontrent sans aucun doute possible que les effets des changements climatiques vont amplifier très significativement l’exposition du pays aux risques d’inondations, notamment en zones urbaines, d’élévations du niveau de la mer et des submersions le long de la côte, de sécheresses plus fréquentes et plus sévères dans le Sud, et la survenue de feux de forêt, notamment dans le Nord et au Centre-Ouest du pays. Outre la mise en danger des vies humaines qu’il convient de protéger, les impacts de ces évènements extrêmes qui sont ainsi amplifiés créent des risques de conflits sociaux qui menacent la stabilité politique du pays.