Projet : Mise en place d’un catalyseur de réduction des émissions du Protoxyde d’Azote (N2O) à l’usine d’Ammonitrate de Gabès

Dernière modification: 26 avril 2022

L’acide nitrique est une matière première importante dans l’industrie chimique, en particulier pour la production d’engrais. Cependant, la fabrication de l’acide nitrique libère de l’oxyde nitreux (N2O) dans l’atmosphère. Ce Gaz à Effet de Serre (GES) possède un Pouvoir de Réchauffement Global (PRG) 264 fois supérieur à celui du CO2. En général, les entreprises productrices d’acide nitrique ne sont pas incitées à réduire les émissions du N2O, car cela n’entraînerait ni gain d’efficacité ni aucun autre avantage socioéconomique. De même, en raison du faible prix actuel des certificats de réduction des émissions, le marché du carbone ne stimule pas adéquatement les investissements dans la réduction des émissions du N2O non plus. Par contre, la réduction de N2O est relativement peu coûteuse comparé à d’autres technologies d’atténuation. En moyenne le cout d’une tonne équivalent CO2 (téCO2) évitée s’élève à 1-2 Euros. 

Le potentiel d’atténuation global de ce secteur est estimé à 200 millions de tonne équivalent CO2 (MtéCO2) d’ici 2020, ce qui représente un potentiel très important de réduction. Pour cette raison, le Ministère Fédéral Allemand de l’Environnement, de la Conservation de la Nature, du Bâtiment et de la Sûreté Nucléaire (BMUB) a lancé le projet mondiale NACAG (Nitric Acid Climate Action Group). La vision de NACAG est que toutes les installations de production d’acide nitrique dans le monde soient dotées d’une technologie de réduction de N2O d’ici 2021.

Le Ministère Fédéral Allemand (BMU), lors de la COP 21 à Paris, a initié une initiative intitulée « Nitric Acid Climate Action Group (NACAG)» qui vise à promouvoir des mesures d’atténuation durable dans le secteur de la production d’acide Nitrique dans le monde entier.

L’objectif principal du projet NACAG est d’appuyer les pays en développement et les économies émergentes à planifier et mettre en œuvre des mesures à long terme pour la réduction des émissions de N2O causées par la production d’acide nitrique. 

En s’inspirant du potentiel d’atténuation de 200 MtéCO2 de ce secteur d’ici 2020, le NACAG contribuera à combler l’écart d’atténuation en cours. En d’autres termes, si les pays partenaires du projet s’engagent à intégrer la réduction du d’oxyde nitreux dans leurs stratégies nationales de changement climatique après 2020, le potentiel d’atténuation pourrait atteindre 500 MtéCO2 d’ici 2030.

Pour atteindre cet objectif, le projet conseille les gouvernements intéressés des pays partenaires sur les conditions juridiques et institutionnelles pour réduire les émissions du N2O d’origine industrielle. Le projet facilite également l’échange avec un large éventail de parties prenantes ; par exemple, les donateurs bilatéraux et multilatéraux, les pays en développement, les entreprises, associations industrielles, les fournisseurs de technologies et les promoteurs de projets.

En outre, il soutient les parties prenantes concernées dans l’identification, la préparation et la mise en œuvre des projets de réduction de l’oxyde nitreux N2O.

En Tunisie, l’acide nitrique est utilisé, majoritairement, dans la fabrication des engrais par le Groupe Chimique Tunisien dont l’unité de production est située à Gabès. Indépendamment des émissions de Gaz Effet de Serre (GES) issues de la consommation d’électricité et de combustion d’énergie thermique, l’usine génère, également, des émissions de l’oxyde nitreux (N2O) dues au procédé de production d’acide nitrique  qui représente environ 5% des émissions du secteur procédés industriels au niveau national.

C’est dans le cadre de l’Initiative NACAG et dans le but de réduire les émissions des gaz N2O dans l’usine de d’Ammonitrate du Groupe Chimique de Gabes, que la Tunisie s’est engagée depuis 2016 à préparer le projet « Mise en place d’un catalyseur de réduction des émissions du Protoxyde d’Azote (N2O) »

L’objectif du projet est de permettre la réduction de 1.3 millions de tonne équivalent CO2 (MtéCO2) sur une période de 10 ans.

Activité 1 : Fourniture et installation de la technologie de réduction du N2O ;

Activité 2 : Formation du personnel désigné sur le fonctionnement des équipements installés ;

Activité 3 : Gestion et entretien continus de la technologie ;

Activité 4 : Suivi continu des émissions du N2O.

Le montant alloué au projet est de 1,4 million d’Euro sous forme de Don du Ministère Fédéral Allemand de l’environnement (BMU) dans le cadre de l’Initiative NACAG).

2 ans : Février 2021- Février 2023.

Responsables :

  • Groupe Chimique Tunisien,
  • Coopération Allemande au Développement (GIZ),

Acteurs Clés :

  • Ministère de l’Environnement,
  • Ministère de l’Industrie, de l’énergie et des mines,

Agence Nationale de Maitrise de l’Energie.